Inventaire du Petit Patrimoine Populaire Wallon

En 2019, la commune de Rendeux a répondu à un appel à projet du Service Public de Wallonie afin d’obtenir un subside pour l’actualisation de l’inventaire du petit patrimoine populaire wallon (PPPW).

Ce projet consiste à effectuer le recensement de tous les éléments qui composent le petit patrimoine populaire sur l’entièreté du territoire communal. Cela signifie que chaque élément du patrimoine est photographié, géolocalisé et une fiche descriptive et historique est complétée. Elle reprend différentes caractéristiques comme les dimensions, les matériaux, l’état, etc.

Après plusieurs mois de travail fortement perturbé par le Covid 19 et grâce à l’implication de plusieurs citoyens ainsi que la collaboration de la fondation Rurale de Wallonie (FRW) et L’Asbl « Lire au fil de l’Ourthe », l’inventaire a pu être terminé dans les temps à la mi-février 2021.

Roland Wathieu, membre de la Commission Patrimoine :

« Il y a la grande et la petite histoire... Celle des livres et celle au coin de la rue que l’on croise en allant faire ses courses, se rendre au travail ou à l’école. Ce sont les traces des pratiques et techniques agricoles comme les puits, abreuvoir et fontaines ; des traditions, des superstitions et des croyances comme les croix et chapelles ; des événements heureux ou, des tragédies comme les monuments aux morts ; ou encore des usages des matériaux locaux par nos aïeux (murs en colombage, toit en ardoises), un vieil arbre ... Le patrimoine, c’est ce qu’on lègue à nos enfants.

Si tant de gens viennent se ressourcer dans notre belle commune durant l’été et encore plus durant la pandémie, c’est parce que notre cadre de vie est attractif. Le seul moyen pour qu’elle le reste est de préserver et valoriser ses atouts que constituent nos paysages, la vallée de l’Ourthe, l’arboretum, les cœurs de village avec leurs caractéristiques architecturales locales et ces traces du passé.

La réalisation de cet inventaire, la préservation et la restauration du petit patrimoine y contribue. Si vous voulez aussi y participer, n’hésitez pas à rejoindre la Commission Patrimoine. »

 

202 éléments appartenant au petit patrimoine ont été recensés sur la commune de Rendeux. Il s’agit, entre autres, de croix, de chapelles, de fontaines, de potales, et bien d’autres.

La commune a travaillé en partenariat avec L’asbl « Lire au fil de l’Ourthe ». Noëlle Willem, bibliothécaire, s’est occupée de géolocaliser et d’encoder l’ensemble des éléments recensés par les citoyens sur la plateforme mise en ligne par l’Agence Wallonne du Patrimoine. Un travail de titan qu’elle a réalisé avec efficacité.

 

Noëlle Willem:

« Ce travail a été riche sous différents aspects. Tout d’abord, la rencontre avec les personnes qui ont sillonné les villages à la recherche des traces du passé. Ensuite, la découverte de tout ce petit patrimoine que, pour la plupart, on ne remarque plus. Et surtout, être un maillon de la chaîne pour la conservation et la préservation de ces petits éléments historiques ».

 

La commune remercie les membres de la Commission Patrimoine pour leur implication dans ce projet ainsi que Noëlle Willem pour son travail.

Le recensement étant terminé, la prochaine étape sera la mise en valeur de ce patrimoine ainsi que la rénovation de certaines pièces.

La commune va réaliser des panneaux signalétiques afin de mettre en avant ce petit patrimoine. Ils seront placés devant certains éléments significatifs et s’adresseront aux habitants de Rendeux et aux touristes afin de leur apporter des informations historiques.

 

Rencontre avec M. Charles DEPREZ.

Installé à Marcourt depuis une dizaine d’années, M. DEPREZ aime le patrimoine, il a restauré et parrainé la restauration de plusieurs croix.

Pourquoi cet intérêt pour les anciennes croix ?

« J’ai lu un jour un article de M. Louis Vieuxtemps qui était paru dans « Rendeux New » et qui concernait François PIERLOT. C’était un homme pauvre qui habitait jadis à Hodister. Il vivait en allant de fermes en fermes. Il est enterré dans le cimetière de Jupille. Son histoire m’a beaucoup touché. J’ai fait réparer la croix de sa tombe que j’entretiens une fois par an. Depuis lors, je me suis intéressé aux croix qui bordent nos chemins. J’en ai déjà restauré quelques-unes. Je trouve qu’elles sont un témoignage de notre passé, de la culture chrétienne de nos régions. J’ai envie que les générations futures se souviennent de nos racines ».

Dernièrement, vous avez fait restaurer la Croix du Meunier à Clos-Champs.

« Oui, c’est une belle histoire. La légende raconte qu’un jour le chariot du meunier a heurté une pierre et que, suite au choc, son épouse est tombée du chariot juste devant la roue. Heureusement, la roue s’est bloquée et elle s’en est sortie indemne ! En remerciement, le meunier a placé cette croix. C’est Louis Vieuxtemps qui m’en avait parlé. La croix était délabrée. Je l’ai fait réparer par un artisan de Chéoux et les services communaux l’ont fixée sur un socle de pierre ».

"Je trouve que les vieilles croix maintiennent une certaine vie : les promeneurs s’arrêtent, ils s’intéressent. Les croix racontent la vie passée de nos patelins, la ferveur religieuse d’autrefois ».